Physique:
La lumière du soleil était ici éternellement éclipsée par les denses feuillages de la forêt, la lumière qui éclairait les lieux était d'un vert pâle. Parfois une tâche d'un jaune pure transperçait la couverture des arbres, et arrivait à se poser avec la délicatesse d'une pétale sur le sol... Ou sur tout autre chose que l'on pouvais trouver ici. En l’occurrence, une jeune femme.
Les traits délicats de son visage révélaient sa jeunesse, et son sommeil lui donnait toute l'innocence dont pouvais disposer un visage aussi jeune. On ne lui aurais pas donné plus de vingt ans. Ses sourcils fins avaient une forme de tel manière que son visage, vu par un Archéen, aurait pu être qualifié d'elfique. Ses paupières closes, dont la fine membrane de peau se prolongeait par de longs sils d'un brun presque noir, cachaient deux yeux en amandes donc la couleur évoquait les feuilles d'un buisson de menthe après la pluie. Un nez fin et droit, ainsi que des lèvres a peine plus foncées que le grain bronzé de sa peau, complétaient son faciès d'une manière tout a fait harmonieuse. Un menton pointue, ainsi que des oreilles longues et effilées à la manière de longues feuilles de roseau qui se seraient tenues parfaitement droites, parachevaient de donner à son visage la forme caractéristique du peuple de la forêt des légendes terriennes. Et à tout cela, on pouvais ajouter de magnifiques crocs effilés, tout à fait invisibles lorsque ses lèvres étaient closes comme en cet instant de sommeil. De son crâne cascadaient une longueur impressionnante de cheveux bruns foncés qui sacrifiaient à la pudeur ce dont elle, consciemment, se fichait éperduement.
Son corps tout entier, roulé en boule sur sa paillasse d'épines de pin et de fougères, était fin, à tel point qu'il en paraissait presque maigre bien que nul os ne se devine sous sa peau lisse. Une peau bronzée, que l'on devinait souvent exposée à l'air et au soleil malgré le feuillage dense de la forêt. Vivant dans une clairière, le soleil avait eu maintes occasions de dorer sa peau... ainsi allongée, on pouvait deviner qu'elle était bien loin de posséder une poitrine opulente, bien qu'il y ait un minimum de rondeur. Son ventre était fin et musclé, a l'image de ses bras et de ses jambes. La jeune Abrosienne vivait en forêt comme ses pairs, elle avait développé une musculature adaptée à son milieu de vie, même si elle restait très fine. Pour dire simplement : Pas de graisse sur ce corps, ou alors le strict minimum.
Pas de pudeur, l'Abrosienne ne portait qu'un simple tissu pâle et presque transparent, et juste parce-qu'elle le trouvait joli. Il lui a été offert par son père, alors qu'il venait lui rendre visite depuis le village de Kashkal. C'est le seul ''vêtement'' qu'elle porte.
Mental:
Une description mental... C'est atroce d'écrire une chose pareille, jamais moyen de trouver une amorce intéressante sans balancer en vrac toutes les informations que l'on connais sur la psychologie de nos personnages...
Il plaît à la jeune femme de faire un genre d'analyse de sa propre façon de penser, même si ça ne marches jamais... Car on ne sais jamais à l'avance de quel manière on réagiras face à une situation donnée, car trop de facteurs peuvent en changer un moindre élément qui nous feras avoir une réaction totalement inattendue... Kee'Sheya part donc du principe que rien n'est acquis, qu'il est impossible de prévoir quoi que ce soit de manière réellement efficace... Aussi la phrase qui lui reviens régulièrement est tout simplement : « On verras bien ». Elle vit au jour le jour, sans se soucier de plans ou autre chose. Elle a tendance à agir sur un coup de tête, à faire un peu ce dont elle a envie quand elle en a envie, sans se soucier de ce que sera le lendemain.
De manière général, on pourras cependant la qualifier sans trop se tromper de posée, calme. Elle a tendance à chercher une solution à un problème, et ne panique pas facilement. Voir même plusieurs solutions à un même problème, c'est toujours mieux d'avoir un plan de rechange... Elle a beau ne pas chercher à faire de grands plans, elle essaye de rester pragmatique lorsqu'elle se retrouve face à une situation compliquée, et à établir des étapes, des façons d'agir, des plans pour optimiser son temps... Même si ces plans sont rarement appliqués. Prenons un exemple tout bête : Kee'Sheya se réveil un matin, se disant qu'elle devrais aller se baigner pour se débarrasser de la saleté et qu'elle fera ça après le repas de midi... Elle va attendre le repas, manger, puis elle va avoir la flem d'aller jusqu'à la rivière, ou alors va être distraite par quelque chose et ne va pas y aller. Résultat, elle se retrouveras le soir venu à dire « Bon, bah je ferais ça demain... »... Mais qui sait si elle va vraiment le faire ? Voilà tout le problème de cette femme...
D'une nature plutôt douce, elle a trouvé sa vocation dans l'alchimie, et plus spécialement la concoction de décoctions, crèmes ou tisanes destinées au soin. Elle n'aime pas voir les gens souffrir, que ce soit physiquement ou moralement, et sait se montrer autoritaire lorsqu'on refuse d'accepter son aide... Elle aidera, que la personne face à elle le veuille ou non. Têtue, elle ne laisse pas tomber facilement une idée qu'elle se seras mise en tête, et cela peut aussi bien aller de « Je veux une aile de papillon dorée, je l'aurais ! » à « Je trouverais le remède qu'il faut pour ce cas de figure précis, non mais ! », de sujets aussi bien insignifiants que vitaux.
Mais être aussi tête brûlée ne l'empêche pas de savoir se montrer humble... Elle reconnaît de bon cœur lorsqu'elle fait une erreur, et voit dans le faite de repérer une erreur de sa part comme une opportunité de ne plus se tromper, de s’améliorer. Elle accepte donc la critique... même si pas forcément de bon cœur. Elle reste après tout un être vivant imparfait, et elle se vexe lorsqu'on lui fait des remarques péjoratives... Encore une des grandes contradictions de son caractère. Humble et susceptible, prévoyante mais incapable de tenir un plan actif jusqu'à son terme...
Mais avant tout, Kee'Sheya est quelqu'un de gentil, et de profondément intéressée par l'état des personnes qui l'entour. Elle est incapable de rester indifférente à la douleur des autres, que ce soit des Abrosiens comme elle, ou des Archéens. Pas de haines raciales pour elle, peut-être cela est-il facilité par le fait que ses parents soient issus de deux villages totalement différents... Elle peut entretenir de la haine pour une personne, mais ce sera pour ce qu'elle est, et non pas à cause du groupe auquel elle appartient. Elle part sans a-priori lorsqu'elle rencontre une personne, son esprit reste vierge de tout préjugé.
Histoire:
Pour quel raison la vie m'a-t-elle poussée à être ce que je suis à présent ? Je n'en sais rien... Mais je sais que j'accomplirais la mission que je me suis fixée jusqu'au bout. Plus personne ne mourras de la même manière que ma pauvre mère tant que je pourrais y faire quelque chose. J'ai trouvé le remède pour guérir cette maladie, plus personne n'en mourra... Ni de celle-ci, ni d'une autre, ni de la moindre blessure que je saurais guérir, ni de la moindre maladie que je saurais soigner. je suis née de l'union inhabituelle entre une femme du village d'Akhayu et un homme de Kashkal. mon père était un homme du désert passionné de voyage, et il finit par tomber amoureux de la jeune abrosienne qu'était ma mère à l'époque... Et lorsqu'un an plus tard, elle lui annonça qu'elle attendait un enfant de lui, il en fut le plus heureux des hommes... Mais cela ne pouvais pas durer éternellement. Car mon père était l'héritier d'une riche famille de marchands, et son avenir avait été déjà tout tracé par son père à lui. Il vint lui-même le chercher, et il fut contraint de laisser ma mère avec leur enfant. Encore aujourd'hui lorsque je le vois, il déplore le destin qui l'a condamné à vivre en un lieux ou il ne pouvait aimer, l'élue de son cœur se trouvant au fin fond de la jungle... Il finit par devoir prendre femme dans son propre village, mais revenait autant qu'il le pouvait pour nous voir, ma mère et moi.
Et ma mère, elle, n'avait pas pris de mari. Elle s'occupait de moi comme si j'étais un trésor inestimable, dernier bonheur offert par l'homme qu'elle aimait. Mais toute mon enfance je m'enfuyais dans la jungle. La maison dans laquelle vivait ma mère était trop petite pour moi, j'y préférais milles fois les vastes étendues de forêt vierge. Et je ne pouvais pas m'empêcher de goûter à tout ce que je trouvais. Quel goût avait la plante la ? Et ça, ça se mangeait ? Toutes ces questions, je les posaient souvent à ma mère. Et lorsqu'elle me retirait une plante des mains en m'affirmant qu'elle était potentiellement mortelle, je gonflait les joues et allait bouder dans mon coin. Et un jour, je goûtais une de ces fameuses plantes mortelles a l'insu de ma mère.
Je fut malade pendant presque un mois. Incapable de me lever de mon lit, le ventre et la poitrine tordus par d'atroces douleurs, mais je survécu. A la grande surprise de la doctoresse du village d'ailleurs. N'importe quel enfant serait mort à peine une journée après avoir avalé ce poison... Mais moi, une chose m'avait fascinée dans cette aventure. La femme qui avait été à mon chevet tout le temps de ma maladie. La manière dot elle s'était dévouée à me garder en vie avait forcée mon admiration, et je savais ce que je voulais faire : Être comme elle. Sauver des vies.
Elle me prit sous son aile et m'appris tout ce qu'elle savait sur les propriétés des plantes. Elle avait un atout par rapport à moi, un pouvoir de guérison... Mais cette aventure m'avait apprise de quel don je disposait, ainsi que plusieurs essais. Lorsque je trouvais une plante que je ne connaissais pas, et que mon mentor ne connaissais pas, je la testait sur moi-même, car c'est comme cela que font les médecins. Et mon mentor en faisait de même. Des plantes qui la rendait malade comme une chienne des semaines durant ne me causaient qu'un léger malaise de quelques jours. Avec elle, j'appris à déterminer la dangerosité d'un poisson en fonction de l'effet qu'il avait sur moi. Et je découvrit avec elle nombre de plantes curatrices...
Cela faisait cinq ans que j'apprenais auprès de la doctoresse, j'avais quinze ans, lorsque ma mère tomba malade. Une simple toux au départ, cela se transforma peu à peu en un véritable calvaire. De toux, elle se mit à cracher du sang. De femme vive elle passa à faible. Plus les jours passaient, et moins elle sortait. Et tous les remèdes que nous connaissions, moi et mon mentor, ne suffirent pas à la guérir. Je finit par laisser ma mère aux bons soin de la doctoresse pour m'isoler. Me trouvant une clairière appropriée, je me mis au travail.
Je ne compta pas les journées et les nuits que je passa à chercher un remède. À chaque fois que j'en trouvais un susceptible de marcher, je l'emmenais à ma mère. Mais elle dépérissait un peu plus chaque jour, et aucun de mes remèdes n'y purent rien.
Cela faisait plusieurs années que je cherchais lorsque j’emmenai une énième potion à ma pauvre mère. Mais il était trop tard... Lorsque j’arrivai, elle était déjà morte. Sa maladie s'était rependue dans le village, et mon acharnement à trouver un remède n'en fit que redoubler. Je ne resterais pas sur un échec, ça non ! J'avais dix-huit ans lorsque mes efforts finirent par payer.
De cette épidémie, le village ou je vivait en garda de lourdes séquelles. Une bonne moitié de la population était morte, parmi eux on comptaient mon mentor, qui avait essayé de maintenir le niveau de santé le plus élevé possible, ainsi que ma mère, première victime de l'épidémie. Lorsque les premières personne guérirent, je ne put retenir ma tristesse de ne pas avoir pu sauver les deux personnes auxquelles je tenait le plus. Je m'installai définitivement dans la clairière que j'avais occupée ces trois dernières années, avec seulement un toit en pente fait de branches épaisses et de lierre qui me protégeait du vent et de la pluie les jours de mauvais temps, et ou j'avais installé mon couchage. Le reste était à l'air libre. La pierre plate ou je concoctais mes remèdes, le feu juste devant l'abri... Ainsi je me sentais bien. Ici aussi, peu après, je rencontrais le Mulvos qui me suit aujourd'hui partout ou je vais.
Il est arrivé dans ma clairière la nuit d'un orage violent. Le poil trempé, mais l'air digne. Malgré ce qu'affichait son visage, je le sentait transi de froid et désespéré de trouver un abri. En arrivant ici, il avait senti mon odeur, et avait commencé par se méfier. Il est resté en bordure de la clairière plus d'une heure, et moi je le regardais. Puis je finit par soupirer et sortir de mon abris pour lui laisser ma place. Il hésita un instant, puis au fur et à mesure que je reculais il avança jusqu'à l’abri et s'y réfugia.
Je passai l'une des nuits les plus mauvaises de ma vie. Enroulée dans mon seul vêtement trempé, roulée en boule contre un arbre, attendant le matin sans arriver à dormir. Et sous cette averse, pas moyen d'allumer le moindre feu... Au matin, j'avais attrapé un rhume monstrueux. Le Mulvos dormait encore que je préparais un remède pour moi, histoire que le rhume ne s'aggrave pas. Et lorsqu'il se réveilla, il semblait considérer la clairière comme la sienne.
Nous fîmes connaissance non à la manière qu'ont les Abrosiens de se parler entre eux pour se découvrir, mais a force de mois de vie commune nous apprîmes à nous connaître mieux que deux frères. Aujourd'hui, je le considère comme mon égal, et lui me considère de même. Cet animal dispose d'une intelligence remarquable... Et maintenant, il se nomme Ruin.