Nuit tombante sur le Temple
J’entretenais un jeune petit arbuste qui poussait dans la cour du temple ouvert. Il donnait quelques bourgeons roses. J’aimais faire attention aux plantes, et je savais que celle-ci demandait particulièrement d’attention. Je lui chuchotais un vieux conte de notre village, l’histoire d’une femme qui aimait profondément un gromak. Elle le trouvait magnifique, il avait une prestance folle, mais celui-ci ne l’acceptait pas. Il ne voulait pas de maître, il était fort belliqueux aussi. Jusqu’au jour où l’abrossienne lui sauva la vie. Et ainsi une histoire d’amour commença. C’était un conte pour enfants qui rappelaient que l’amour devait triompher. C’était un peu simpliste, certes, mais c’était un conte qui me plaisait auparavant.
La nuit allait tomber, et comme toujours, le ciel se trouvait d’une agréable couleur ambrée et pourpre. J’aimais ce moment où l’air commençait à se faire frais, et où les plantes commençaient à s’illuminer et à s’humidifier, comme dans une sorte de régénération. Je portais mon diadème argent, et une robe pâle et rosée, qui frôlait le long de mon corps et tombant jusqu’au sol. Elle ne laissait un espace de libre que sur le côté où apparaissait mes jambes, un espace qui m’aidait à circuler normalement sans être gênée par ce long tissu. Mes cheveux tombaient en cascade dans mon dos, une partie retenue par mon diadème à la forme originale. La robe dénudée mes épaules, ce qui me donnait un peu froid, mais je restais debout au milieu du temple, seule, pour une fois. Les enfants étaient dans la hutte, et ils jouaient sûrement. Je me délectais de cet instant où le calme régnait. De plus, ce temple dégageait une ambiance dès plus reposante. Peut-être parce que l’âme de Tsaïlah y reposait.
Je me fermai les yeux, et me dit que personne n’était passé me laisser de quoi manger pour les enfants que j’avais recueillis. Demain, il fallait que quelqu’un vienne, sinon les pauvres auront faim. Perdue dans mes pensées, je gardais les yeux levés vers le ciel, le petit arbuste à mes pieds. Il allait grandir vite.
Un bruissement parvint à mes oreilles. Je repris mes esprits et regarda l’entrée du temple, qui commençait à s’obscurcir avec la nuit qui allait arriver.